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9 décembre 2014 2 09 /12 /décembre /2014 23:11

La surface du papier est l'espace-lumière où des formes, qui n'ont pas de noms, pas de mots pour les désigner, vont s'articuler, s'organiser, pour devenir, parfois des corps, parfois des presque corps, parfois seulement des amorces qui aboutiront, peut-être plus tard, dans un autre (espace-lumière) temps.

La forme.

Il n'y a pas de décor.

Il y a la chose, la pensée de l'objet, qui se situe quelque part, invisible, tout près, mais il n'est encore nulle part où la voir.

En suivant un chemin incertain, du peut-être ruisselle, s'écoule du pinceau, et dépose la trace, le dessin.

Le trait prend le temps et la forme, ouverte ou fermée, définit ou infinit un espace-lumière-temps dans la feuille.

Une dimension scellée dans les fibres du papier reste secrète.

Qu'est-ce-que c'est ? La question.

La pointe du pinceau, gorgée d'eau noire ou colorée, le bâton du pinceau, la main, le bras, l'épaule,le corps tout entier, la pensée.

Je vois quelque chose. Qu'est ce que c'est?

La réflexion, le reflet, jamais figé, toujours en mouvement, insaisissable, se forme, se déforme. Comme le monde, impermanent.

Je tente d'entrer dans ce mouvement, de le prendre au vol, de me loger dans le corps de l'oiseau (je l'appelle oiseau parce qu'il se meut dans toutes les directions de l'espace). C'est une danse, elle ne donne pas de réponse. Aussitôt une réponse, aussitôt une question.

Une danse, une exploration du monde, quotidienne. Elle s'écrit, elle est un témoignage,un journal qui fait oeuvre.

Claude Hassan
Le 9 décembre 2014
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